Mais la journée n’est pas finie, on est samedi 25 Juin et c’est le grand jour, ce soir on va voir les All Blacks jouer ! Marin est tout fou rien qu’à l’idée ! Et moi je ne me rends pas trop compte de la chance qu’on a, c’est le 2ème match de rugby que je vais voir de ma vie !

On rentre tous au bercail après cette escapade gadouilleuse et la famille nous prête gentiment leur voiture pour qu’on puisse aller jusqu’au stade (je crois que venir nous chercher à 10h du soir ça les motivaient moyen !). On a donc 2h d’avance sur le début du match mais c’est ce qu’il faut pour avoir le temps de trouver une place et pour boire une bière avant. On a été bien renseigné, le mec nous a dit exactement dans quel bar il faut aller pour avoir l’ambiance pré-match et on n’est pas déçu, les supporters sont là ! Tous de noirs vêtus et déjà fortement alcoolisés ! Le bar est blindé, à très forte présence masculine mais bon, je m’y attendais ! On laisse notre « pseudo envie de faire attention » de côté et on commande une bonne grosse barquette de fish and chips avec des bières. On est bien là, au coin du feu, dehors ! On tape la discut’ avec nos voisins de coude (oui on est un peu serré !), les gens viennent de partout de l’île pour voir le match et ils nous regardent avec des grands yeux quand on leur dit qu’on vient de France, ils pensent qu’on fait le déplacement juste pour ça !

L’estomac bien rempli, on se rend au stade. En chemin c’est distribution de panneau pour soutenir les All Blacks, on en a 5, ça devrait aller ! Le stade est impressionnant, d’autant plus qu’il a un toit ! Pour la petite histoire, avant personne n’aimait venir jouer à Dunedin parce qu’il faisait trop froid et moche sur le terrain. Depuis 2011, pour la coupe du monde en Nouvelle Zélande, ils ont construit le toit et maintenant c’est un régal. Tout autour de nous les gens font des allers-retours à la buvette, heureusement on est en bout de rangée ! Le mec devant nous entame la discussion (un néoZ) et demande d’où on vient. On reste vague comme toujours, « Les Alpes » c’est amplement suffisant pour des gens de l’autre bout du monde. Il veut qu’on précise, « Chambéry ». Ah mais ma sœur habite à Chambéry ! Le monde est petit !

Le match commence avec l’hymne national, tout le stade est debout à chanter, ça hérisse le poil. Nos voisins de droite sont légèrement alcoolisés et ont la voix qui porte, l’hymne ils le connaissent par cœur. Pour l’hymne gallois par contre beaucoup moins de monde mais on les voit de loin, ils sont tout verts ! Puis c’est l’entrée des joueurs, ça hurle dans tous les sens. On se rend compte que les All Blacks sont de dos par rapport à nous, tant pis on aura le haka de dos… Mais du matage de fesses en échange, je dis pas non ! :-) Ils commencent à chanter (ou plutôt crier), c’est saisissant ! Nos voisins de droite (toujours !) le connaissent par cœur aussi, on a l’écho et promo ! Fin du haka, tout le stade hurle, on est déjà dans l’ambiance !


Pendant toute la première mi-temps, c’est un aller et venu incessant de supporters assoiffés, la buvette doit être blindée ! Devant nous ils commencent à être franchement saoul mais c’est aussi le côté du stade où il y a le plus d’ambiance ! Un semblant de hola démarre mais ne dépasse pas notre côté. A la troisième tentative la hola fait le tour du stade et revient jusqu’à nous, je suis comme une gamine, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles !

Les All Blacks gagnent, Marin est encore plus content ! On écrit derrière notre pancarte We love All Blacks « La famille, les amis, on est au top ! » en espérant que la caméra nous filme et qu’on passe à la télé. C’est la mi-temps. Elle nous repère. Elle est fixée sur nous mais nos têtes n’apparaissent pas à l’écran, les réalisateurs n’ont pas aimé nos tronches ! Dommage, on aurait trop aimé, surtout que les parents de Marin regardaient le match en live, ça aurait été génial !

Fin du match, le dernier essai est de notre côté, on est aux premières loges !

Retour à la maison, on a les Job au téléphone, Marin est encore tout fou de la soirée qu’on vient de passer et ne peut s’empêcher de ma dire : « tu ne te rends pas compte que la chance que tu as ! ».