Ça fait 1 mois et demi qu'on est parti et j'ai un sentiment étrange. Le sentiment de ne pas en profiter pleinement. On voit des trucs de fou, on rencontre plein de monde mais le fait d'être constamment chez des gens qui t'offre le couvert et un lit, je me sens redevable de quelque chose, alors qu'on rempli notre part du contrat en travaillant les 4h comme demandé mais ce sentiment reste toujours. Marin ne l'a pas, il réussi à faire la séparation entre les 4h où on leur doit quelque chose et le reste de la journée où on est "libre". Moi impossible, j'ai l'impression qu'il faut que je continu à ranger la cuisine, aider à faire à manger, ranger les jouets des mômes (qui ne sont pas les miens, on marche sur la tête !). Et ce sentiment disparaît immédiatement dès le moment où on paye notre nuit (airbnb ou hôtel), je ne comprend pas. Il faut donc que je travaille la dessus pour éviter de me gâcher le voyage toute seule, à serait vraiment dommage. On sent par contre que ce voyage nous renforce, nous soude encore plus qu'avant, qu'on arrive à se supporter 24h/24 et 7j/7 (et ça c'était pas gagné !). On est heureux de pouvoir partager ça ensemble et de se soutenir dans les coups de blues. Oui parce qu'il y en a, il ne faut pas rêver. Même en partant à l'autre bout du monde, le petit nuage qui était au dessus de votre tête prend l'avion avec vous. Il y a tellement de choses qui nous ramènent à la réalité qu'il est important de se serrer les coudes entre nous. Une bouteille de jager dans un bar (c'est leur alcool préféré ici en plus), des gamins en skate sur les marches, des gens qu'on rencontre qui portent son nom... ça fait mal. On aimerait être auprès de vous, se soutenir tous ensemble... on a mal nous aussi et les paysages de rêves n'attendent pas la douleur, malheureusement. Mais on se réconforte avec du chocolat, ça fait du bien au moral mais je sais où ça tombe, diront certains ! L'hiver arrive, les pubs pour les ouvertures des pistes ont pris place dans les rues, on ne se sent pas dépayser jusqu'à voir écrit : 2 juillet. Ah oui exact on a la tête en bas c'est vrai !